Pimenter le succès : Le parcours inspirant de Christine Sinyangwe

La cuisine caribéenne est appréciée dans le monde entier pour son goût, ses ingrédients frais et ses mélanges spéciaux d’assaisonnements.

Le curcuma, le gingembre, le cumin, le thym, la noix de muscade, la cannelle et le poivre rouge ne sont que quelques-unes des herbes et épices que vous trouverez dans les placards de la plupart des cuisines domestiques et commerciales de la région.

De nombreux cuisiniers des Caraïbes semblent savoir de manière innée quels arômes ajouter pour faire ressortir le meilleur du poisson, de la viande ou des légumes. Christine Sinyangwe, femme d’affaires guyanaise, possède également ce don.

Christine cuisine depuis son plus jeune âge et a toujours aimé expérimenter différents plats, tout en recueillant des conseils supplémentaires dans les livres de cuisine et les émissions consacrées à l’alimentation.

Christine a travaillé dans le secteur de l’immobilier pendant des années, mais lorsque ce secteur s’est effondré en 2021-2022 et qu’elle s’est retrouvée avec seulement 5 000 dollars (GUY) à son nom (l’équivalent d’environ 25 dollars américains), elle a décidé de mettre à profit ses connaissances, son expérience et sa passion pour la cuisine et de créer sa propre entreprise de fabrication de produits alimentaires.

Au départ, Christine fabriquait son mélange unique d’herbes et d’épices chez elle, en très petites quantités, et ne le vendait qu’à ses amis, à sa famille, à ses voisins et sur un marché local.

Puis, au fur et à mesure de ses recherches sur l’étiquetage et la mise en bouteille, Christine a pris confiance en elle et a fini par commercialiser son produit sous la forme d’un mélange universel, avant d’ajouter une version plus concentrée pour la viande, les légumes et le poisson. Elle a également créé une sauce au piment.

Lorsque l’entreprise a commencé à se développer, Christine s’est rendu compte du potentiel de ses produits et a demandé des conseils commerciaux à la Guyana Marketing Co-Operation. Au cours de l’été 2023, Christine a officiellement enregistré sa marque “City Girl”.

En tant que propriétaire d’une petite entreprise, Christine dit qu’elle est toujours à la recherche de moyens pour réduire ses frais généraux. Elle a donc été heureuse d’être invitée à participer à un atelier sur la gestion de l’énergie selon la norme ISO 50001 par l’Office guyanais pour l’investissement, qui accueillait l’événement en collaboration avec l’Agence caribéenne de développement des exportations et la Republic Bank Guyana.

L’atelier de trois jours visait à aider les petites et moyennes entreprises (PME) à s’aligner sur les normes de conformité ISO 50001 et à leur enseigner les moyens d’améliorer efficacement leur efficacité énergétique. Il a également montré comment les PME pouvaient tirer parti des techniques de réduction de la consommation d’énergie et a présenté aux participants les possibilités offertes par les énergies renouvelables afin d’améliorer la compétitivité au niveau mondial.

Christine explique que l’atelier lui a ouvert les yeux sur les différentes façons de réduire sa consommation d’énergie et de diminuer sa facture. Depuis, elle a mis en œuvre quelques changements mineurs mais significatifs, notamment en remplaçant ses ampoules ordinaires par des ampoules à faible consommation d’énergie et en utilisant davantage la lumière naturelle en travaillant principalement le jour plutôt que la nuit.

Christine envisage également d’acheter une machine à éplucher l’ail fonctionnant à l’énergie solaire pour 100 000 dollars (GUY). Elle travaille seule et dit que la préparation manuelle de ses ingrédients lui prend la majeure partie de son temps. Elle fait tremper le gingembre et l’ail pour faciliter l’épluchage, mais une machine lui permettra d’éplucher des milliers de morceaux d’ail en une journée.

L’industrialisation permettra également à Christine de travailler sur de nouveaux produits, comme son condiment guyanais Achar récemment lancé, à base de tamarin et de mangues, ainsi qu’un assaisonnement jerk et une sauce épaisse au citron vert et au poivre, qu’elle espère commercialiser sous peu.

“Je veux absolument installer des équipements industriels fonctionnant à l’énergie solaire”, explique Christine. “Je suis en train de regarder autour de moi, de parler à des gens dans ce domaine et de faire mes propres recherches. Je veux acheter quelque chose de durable, car c’est un gros investissement, mais en l’espace de quelques mois, j’aurai fait ce changement.

Elle ajoute : “Il est important pour moi de m’aventurer dans la machination : “Il est important pour moi de m’aventurer dans le domaine de la machinerie. Comme il est difficile de trouver du personnel compétent, je préfère travailler seule pour l’instant et utiliser des équipements industriels pour faciliter la préparation. Je fabrique actuellement 30 lots de chaque produit par jour, mais il va de soi que les machines m’aideront à passer à l’échelle supérieure, car j’aimerais commencer à vendre dans davantage de points de vente en Guyane et ajouter d’autres produits.”

L’élargissement de sa gamme de produits est aujourd’hui la priorité de Christine. Elle souhaite également intensifier ses efforts de marketing dans les médias traditionnels et en ligne afin qu’un jour, “City Girl” devienne un nom familier dans son pays et à l’étranger.