TISAKSUK, LE « MADE IN HAITI » A L’ASSAUT DES MARCHES

En 10 ans, TiSakSuk est passé d’une plateforme de vente d’artisanat « Made in Haïti » à une marque de vêtements peints de plus en plus renommée, qui trouve son marché en Haïti et à l’étranger. Derrière cette réussite, il y a une passion, des rêves, beaucoup de travail et des opportunités que l’entreprise a su saisir !

Partie pour étudier au Etats-Unis, Daphnée Valmond Bourgoin y est restée pour démarrer sa vie professionnelle et familiale. Mais après le tremblement de terre de 2011, elle fait partie des Haïtiens qui ont souhaité revenir au pays avec enthousiasme pour construire la suite sur leur sol natal. Tout a commencé avec la passion de l’artisanat et du « made in Haïti » qui habitait Daphnée, chargée de sélectionner les produits du magasin qu’elle gérait à l’ambassade des Etats-Unis en Haïti. Devenue une inconditionnelle des objets et produits de son pays, on lui donnait même le sobriquet de « Madame Made-in-Haiti », lorsqu’elle a eu l’idée de promouvoir et vendre les produits des artisans d’Haïti sur ses réseaux sociaux, puis sur un site internet … sous le profil de TisakSuk. C’est ainsi que l’aventure est née.

Tisaksuk deviendra grand !

De promotrice des produits locaux, Daphnée est devenue créatrice de produits locaux. D’abord en faisant confectionner pour elle-même des vêtements en lin, puis en les faisant personnaliser par un artiste. Chemises, robes, pantalons peints aux couleurs d’Haïti ont très vite attiré l’attention de son entourage, puis de ses « followers ». Le marché était là, demandeur, et l’évidence de créer un atelier s’est faite sous la marque Tisaksuk.

Tisaksuk veut dire « petit sac de sucre » en créole. C’est ainsi que celui qui deviendrait son mari, avait baptisé Daphnée, son amie d’enfance, alors qu’ils grandissaient dans le même quartier de la capitale, à Carrefour. Vladimir Bourgoin ne savait pas encore que « Tisaksuk » deviendrait son épouse et la fondatrice d’une petite entreprise prometteuse. C’est aujourd’hui le nom d’une collection qui a le vent en poupe.

Changement d’échelle, mais toujours artisanal

Devant le succès de la marque, Vladimir a laissé sa propre carrière pour venir renforcer celle de son épouse. Désormais la petite entreprise dispose d’une équipe de 20 personnes, dont la moitié sont des femmes, pour confectionner et peindre la collection de l’année. L’atelier, créé dans leur quartier d’origine à Carrefour en 2013, a dû déménager vers Frères pour des raisons de sécurité. Aujourd’hui entre les ventes locales et les ventes en lignes vers les élégantes haïtiennes de la diaspora, la marque a connu une expansion remarquable. Les ventes internationales, en majorité aux Etats-Unis, représentent 80 % du chiffre d’affaires. Mais si TiSakSuk passe à un autre niveau de production et de distribution, la marque s’attache à conserver ses critères artisanaux de fabrication et de qualité. Chaque vêtement de la collection annuelle, déclinée en six à dix modèles, est une pièce unique, peinte à la main par un artiste haïtien.

Un support technique crucial pour grandir

Cette croissance, qui s’est faite progressivement en une dizaine d’année, s’est accentuée récemment avec le soutien de Caribbean Export. A travers le programme binational financé par l’Union européenne, Tisaksuk a notamment bénéficié d’un support technique important avec des formations et un appui au niveau comptable et gestion. « Nous sommes bénéficiaire de ce projet de soutien à la chaine de valeurs depuis 2019, mais entre le Covid et les problèmes en Haïti, tout avait été un peu ralenti. On se rattrape maintenant… » explique la créatrice. Tout s’est donc accéléré en 2023 : pendant que se renforçaient ses capacités administratives et que deux membres de l’équipe se formaient sur Quickbooks, le programme de Caribbean Export a également permis de renforcer la disponibilité et la visibilité des produits. La participation à une foire annuelle réservée aux Petites et Moyennes entreprises à Santo Domingo en République Dominicaine avait justement objectif d’exposer Tisaksuk à d’autres marchés. « Leur support m’a permis de participer à Semana Mipynes en juin 2023. L’accueil que la collection y a reçu m’a impressionné. Je n’avais jamais imaginé que le marché dominicain, et caribéen par extension, pourrait être intéressé par nos créations. Cette découverte m’enchante, car de nombreuses pistes s’ouvrent… » confie D. Bourgoin qui se réjouit de cette expérience.

Une plateforme de distribution internationale

L’augmentation de ses ventes à l’étranger l’a poussée à créer une plateforme de distribution à Tampa, en Floride, pour diffuser les commandes TisakSuk à un meilleur coût. Demain, cette plateforme pourrait même devenir un point de dispatch pour d’autres créateurs.

Parallèlement au renforcement de l’organisation de la production et à la prospection de nouveaux marchés, le succès rencontré lors de la foire de Santo Domingo a renforcé le projet de Tisaksuk de faire de la plateforme de Tampa un véritable « hub » des produits Made in Haïti … et pourquoi pas des produits Made in the Caribbean, qui peinent à trouver une distribution adéquate.  « Notre rêve, ce serait de devenir l’Amazon du « Caribbean Made » d’ici 2025. » s’enhardit Daphnée Valmond Bourgoin. Le petit sac de sucre peut devenir un grand projet !

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Laboratoires Capilo : un héritage de qualité et de prestige dans le domaine des soins personnels

Au début des années 1980, la chimiste Josefina Pujols de Lomba a créé une formule de shampooing et d’après-shampooing à la demande des propriétaires du salon Los Divinos qu’elle fréquentait. Les produits ont été tellement appréciés par les clients que d’autres instituts de beauté ont voulu les acheter. C’est ainsi que, petit à petit, la réputation de ce qui deviendra plus tard une entreprise familiale s’est renforcée, avec plusieurs lignes de produits de soins personnels et une position à l’étranger, où elle exporte environ 60 % de sa production.

À la tête de l’entreprise se trouvent José Antonio Lomba et Daniel Lomba, fils de Doña Josefina, qui ont grandi en étant impliqués dans le processus de création et d’évolution de l’entreprise. « Pendant que nos camarades de classe partaient en camp, nous devions trouver le temps de nous rendre à l’entreprise pour emballer les produits », explique Daniel Lomba, responsable commercial et financier.

L’entreprise a été fondée en 1983 avec un catalogue de produits de soins capillaires et de beauté vendus dans les magasins et les supermarchés, à la fois pour le grand public et pour un profil plus professionnel tel que les salons de beauté. Des années de sacrifices, de dévouement et de persévérance ont jeté les bases solides d’une entreprise qui est devenue synonyme de qualité et de prestige en République dominicaine et dans les destinations d’exportation, avec des certifications du système de gestion de la qualité ISO-9001 depuis plus de 10 ans, une présence en Haïti, au Panama, à Porto Rico, à Miami, à New York et dans le New Jersey, et des objectifs d’expansion du marché de l’exportation.

Vers l’excellence

L’innovation est une caractéristique inhérente à la gestion de Capilo. Après une analyse interne, ils ont identifié une catégorie présentant un potentiel de réussite : les huiles essentielles. Le romarin, l’avocat et l’amande ont été les premiers à être présentés au public lors d’un salon de la beauté organisé par un grand centre commercial du pays. Ils ont actuellement plus d’une douzaine d’huiles essentielles dans leur catalogue. Ils ont déjà conquis une part importante de ce marché de niche.

Dans le cadre du volet Commerce et appui au secteur privé du Programme de coopération binationale Haïti/République dominicaine financé au titre du 11ème Grâce à un financement du Fonds européen de développement, mis en œuvre par Caribbean Export, l’entreprise Capilo a bénéficié d’une assistance technique pour obtenir la certification ISO2 2716 sur les bonnes pratiques de fabrication. « Nous pensions que la certification ISO-9001 serait facile, mais cette certification est différente, très difficile, mais nous travaillons bien et nous l’obtiendrons », explique Daniel Lomba. La norme ISO 2716 garantit la maîtrise des risques associés aux produits cosmétiques, ce qui permet de gérer la qualité et la sécurité tout au long de la chaîne d’approvisionnement. La certification comprend des lignes directrices, en plus de la production, pour le contrôle, le stockage et l’expédition des produits au consommateur final. Cette certification permettra un meilleur accès aux marchés internationaux, tels que l’Europe, une destination qui est l’un des objectifs de Capilo.

Parmi les contributions envisagées dans le cadre du soutien de Caribbean Export figurent le don d’un chariot élévateur électrique et d’une étiqueteuse automatique. L’étiqueteuse fera partie d’une ligne d’emballage que l’entreprise a achetée à l’étranger. Aujourd’hui, elle a accéléré le processus, avec un étiquetage plus rapide, rendant ainsi les délais de livraison plus efficaces, ce qui lui permet de concevoir des stratégies de vente dans le but d’étendre sa présence sur le marché international.

« Le chariot élévateur était indispensable pour l’organisation des entrepôts, la rapidité des expéditions et la possibilité d’effectuer des livraisons plus rapidement. La zone de stockage de l’entreprise offre des possibilités d’exploitation de l’espace vertical. L’équipe a donc contribué à l’optimisation de l’espace des rayonnages et à un tri adéquat en concevant un flux qui réduit le temps perdu en déplacements inutiles et un système efficace de gestion des stocks. Ces atouts ont permis d’augmenter la production d’environ 25 %, selon Lomba.

Capilo fait partie du Cluster dominicain des produits de beauté et, depuis 2000, s’attache à renforcer une structure d’entreprise dont la mission est d’offrir des produits et des services de la plus haute qualité. Les marques comprennent les lignes de soins capillaires Capilo, Capilo PRO, Capilo Kids, ainsi qu’une ligne créée pour le secteur masculin, District Gentleman.

Les fondations solides de l’entreprise, associées à une vision conservatrice du mode de vie, ont joué en faveur de Capilo pendant la période difficile de la pandémie. La division spécialisée dans le marquage et la formulation pour des tiers aux niveaux local et international a également apporté sa contribution. « À cette époque difficile pour le pays, nous avons eu la chance d’avoir une marque de gel antibactérien dans notre portefeuille, ce qui nous a permis de surmonter la crise.

De par son histoire et sa trajectoire, les produits Capilo, en particulier ceux destinés aux soins capillaires, font partie de l’imaginaire de la population féminine dominicaine ; la vision innovante qui consiste à évoluer dans l’amélioration continue de ses produits, ainsi que le développement de la ligne graphique et de la stratégie de marketing pour répondre à la demande des goûts et des besoins des nouvelles générations, contribuent au renforcement de ce secteur économique dynamique du pays, donc à un développement économique durable, ainsi qu’à la projection de la qualité de la marque du pays à l’étranger.

Capilo a reçu plusieurs prix, notamment le prix d’excellence industrielle de l’Association des industries de la République dominicaine, 1999, dans la catégorie de la qualité dans la petite industrie ; la reconnaissance du ministère de l’industrie, du commerce et des MPME, pour sa trajectoire commerciale et le prix de l’exportateur de l’année, décerné par l’Union européenne en 2019.

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MAKAYA, AMBASSADEUR DU CHOCOLAT HAÏTIEN

Makaya Chocolat est devenu en quelques années « LE » chocolatier d’Haïti. Présente dans tous les étals gourmands, aussi bien que sur les foires et en ligne, la collection doit son succès à sa grande qualité gustative, mais aussi à la personnalité de son créateur, Ralph Leroy, qui pilote l’image et la carrière digitale de la marque.

C’est probablement au Salon du chocolat de Montréal en 2013 que s’établit la genèse de Makaya alors qu’à l’époque, son fondateur Ralph Leroy est un designer de mode, invité comme chaque année depuis 2009 à créer une collection d’accessoires… en chocolat !

De l’inspiration esthétique à la production de chocolat, il y avait un océan à traverser, pour cet originaire du Cap-Haïtien, dans le nord d’Haïti. Mais son intérêt pour le cacao se transforme en passion et va progressivement prendre la place de la mode. En 2015, sur son terroir d’élection, il rencontre la Fédération des coopératives cacaoyère du Nord, la Feccano. «L’idée reçue c’est que c’est en Europe seulement que se travaille le chocolat. Mais pourquoi ne pas travailler le chocolat ici même en Haïti ?» s’étonne Leroy qui dès 2016, installe un laboratoire et réalise sa première sélection de fèves de cacao et sa première torréfaction.

De l’Italie à Trinidad

La marque Makaya est lancée avec un large éventail d’arômes et de saveurs, fleur de sel ou café, par exemple. L’accueil est spectaculaire, mais notre créateur se sent limité par ses lacunes techniques. Comment garder son chocolat lustré ? Il lui faudrait maîtriser le « tempérage », une étape décisive pour faire du chocolat.  Leroy contacte alors des chocolatiers de Montréal, mais ne convainct personne de venir en Haïti. En 2018, il décide partir en Italie pour apprendre à dompter cette précieuse matière « C’était finalement la meilleure option : acquérir les compétences moi-même et pouvoir les transmettre, plutôt que de recevoir d’expert qui, une fois formée mon équipe, s’en iraient…» confie Ralph Leroy.

Après une formation de six mois en Italie et une master-class de sculpture à Chicago, Ralph termine son tour du monde d’apprenti à Trinidad pour maitriser la partie consistant à faire le chocolat à partir de la fève. De retour dans son terroir, Ralph Leroy commence à produire des tablettes à partir des fèves livrées par Feccano. La mise sur le marché haïtien connaît un succès très rapide grâce au bouche-à-oreille et aux foires locales, mais ce qui va véritablement faire le succès de la marque, ce sont les réseaux sociaux, l’outil marketing par excellence du chocolatier.

Réseaux sociaux et vente en ligne

Makaya prend une nouvelle dimension en ouvrant un point de vente original à Pétion-Ville, qui réunit laboratoire et salon de dégustation et accueille des événements. L’atelier de chocolaterie assure à la fois la formation des équipes et des ateliers ludiques pour les enfants, les adolescents et les adultes. Malgré la pandémie de COVID, 2020 est une bonne année grâce au site internet qui commence à générer des ventes. Un centre de dispatch est installé à Miami pour livrer les commandes pour les États-Unis et un autre à Montréal pour le Canada. 40 % de la production sont exportés, stimulée par sa stratégie dynamique sur les réseaux sociaux : Ralph Leroy ne se contente pas de promouvoir Makaya, il crée des conversations digitales autour du chocolat, fait intervenir des professionnels, des célébrités et ouvre les fils de discussions à tous les amateurs de chocolat. Cette même année, la marque est mise en vente au duty-free de l’aéroport ce qui s’ajoute à celles des supermarchés et des boutiques haut-de-gamme. Avec la transformation des fèves, Makaya signe la première gamme de chocolats haïtiens « de la fève à la tablette », From bean to bar. Une fierté nationale !

Une reconnaissance locale affirmée

En février 2022, Makaya participe à un échange de bonnes pratiques organisé par Caribbean Export avec les entreprises dominicaines. Cette mission sur la stratégie de promotion et de commercialisation du cacao dominicain, les techniques de production et de transformation, et les mécanismes de gestion organisationnelle mis en œuvre par CONACADO, va marquer le début d’une collaboration avec Definite Chocolate.

Le chocolatier de République dominicaine et le chocolatier d’Haïti se retrouvent dans un partenariat créatif proposé dans le cadre du volet gastronomie du « Dialogue culturel binational » soutenu par l’Union européenne. Les deux maitres chocolatiers se retrouvent pour créer une collection qui ressemble à leur île : la collection Quisqueya. Avec l’appui de Caribbean Export, la collection prend forme avec trois chocolats différents et un habillage original. Elle sera d’abord présentée au Festival Dominicain du Chocolat en juillet devant un large public, puis au Salon du Chocolat de Paris à l’automne suivant.

En décembre 2022, Makaya participe également au Programme de renforcement des capacités en vue du nouveau règlement biologique européen en coopération avec l’ITC pour les entreprises bénéficiaires du projet de chaîne de valeur binationale du cacao HT-DR mis en œuvre par Caribbean Export.

Le chocolat haïtien est en tournée !

En 7 ans, Makaya a créé 15 produits, transformé une tonne de fèves et se trouve dans une quinzaine de points de vente en Haïti et à l’étranger. Sa capacité de vente en ligne lui assure aujourd’hui 40 à 50 % des ventes grâce à la promotion et au marketing 100 % digital.

Makaya a le projet d’ouvrir une chocolaterie-salon de dégustation boutique au Cap Haïtien et une autre à Montréal, mais la situation qui dégénère en Haïti a mis en pause l’économie et les ambitions du chocolatier. De 23 personnes, son atelier est passé à 7, mais heureusement, les ventes à l’étranger sauvent la face : chocolats noirs de 90 %, 80 %, 70%, 65% ou 45%, chocolats blancs, aux amandes, cappuccino, 42% Expresso, 65% Latte, et dernièrement, une édition spéciale, la tablette Héritage, trouvent chacun leurs amateurs. Et le cacao Makaya 100 %, base de son célèbre chocolat chaud, reste le produit phare dans son salon de chocolat. Le fondateur de Makaya ne s’épargne aucune tournée et anime des tas d’événements autour d’Haïti à Miami, New York, Washington et Montréal. Desserts en chocolat, activités, ateliers, conférences… Ralph Leroy devient un véritable ambassadeur du chocolat haïtien. Il espère bien participer au Salon du Chocolat à Paris en octobre prochain et présenter sa nouveauté 2023, le café Makaya en grain et moulu qui sortira à l’automne prochain. Comme il le dit lui-même, « avec Makaya, le chocolat haïtien part en tournée ! ».

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CONACADO, une réussite coopérative dans la production de cacao

Originaire de la jungle amazonienne, le cacao a été introduit en République dominicaine par les colons espagnols à la fin du XVIe siècle, pour devenir aujourd’hui une culture d’une importance capitale, non seulement en termes économiques, mais aussi en tant qu’élément de la culture gastronomique dominicaine.

S’il est vrai qu’au milieu du XIXe siècle, la République dominicaine exportait déjà une quantité importante de cacao, ce n’est que dans les années 1990 que sa production a fait un bond qualitatif qui a fait du pays l’un des principaux exportateurs mondiaux de cacao biologique, avec 60 % du volume d’exportation mondial.

Pionniers dans l’exportation de cacao biologique

La Confédération nationale des producteurs de cacao dominicains (CONACADO) a été un facteur clé dans le développement de la production de ce secteur important de notre économie. Il s’agit d’une entité qui a vu le jour au milieu des années 1980 dans le cadre d’un projet international promu par l’Agence allemande de coopération technique (GTZ), visant à améliorer la gestion post-récolte du cacao dominicain, en ajoutant de la valeur à la chaîne de production, en particulier des conditions d’arôme et de saveur qui lui permettraient d’être placé sur les marchés internationaux dans de meilleures conditions pour être compétitif.

Selon Abel Fernandez, directeur commercial de CONACADO, le succès de cette association réside dans la structuration d’un modèle coopératif qui « a doté les groupes de producteurs de capacités logistiques et financières afin qu’ils puissent entre eux, en tant que groupe, acheter la production, les volumes qu’ils ont déjà améliorés, et éventuellement être en mesure d’exposer des volumes commerciaux, car le cacao est après tout un produit de consommation courante… ». Pour accéder au marché, vous devez vous assurer d’être un fournisseur régulier en termes de volume et de qualité.

Pionnière dans l’exportation de produits biologiques, la CONACADO a le mérite d’avoir ouvert les portes du marché européen au cacao dominicain. Elle compte actuellement plus de 9 000 producteurs de cacao parmi ses membres et représente 49,8 % de la production nationale de cacao biologique.

Nouveaux défis pour les producteurs

Les techniques de production du cacao ont évolué, tout comme le marché international. Les nouvelles normes et réglementations internationales ont constitué un énorme défi pour les producteurs locaux.

L’un de ces règlements est le nouveau règlement de l’UE sur la « déforestation importée », qui signifie qu’à moyen terme, les produits provenant d’exploitations défrichées après 2020, en particulier le cacao et le café, ne seront pas autorisés à entrer en Europe.

Ces réglementations imposent aux producteurs des exigences élevées en matière de traçabilité et de suivi de la déforestation. « Ceux qui ne peuvent pas garantir que leur offre exportable provient de sources qui n’ont pas affecté l’environnement ne pourront pas exporter vers l’Union européenne », déclare Abel Fernández.

Le coup de pouce de Caribbean Export

Bien que les relations de CONACADO avec Caribbean Export remontent au début de ce siècle, c’est au cours des dernières années qu’elles se sont resserrées.

Fernández affirme que « nous avons toujours beaucoup travaillé avec des agences internationales ; nous avons servi de laboratoire, d’école pour de nombreuses initiatives et propositions de projets. Caribbean Export nous a toujours pris en compte lorsque de nouvelles propositions de projets sont apparues, lorsque des opportunités se sont présentées ».

« Dans le cadre de la coopération avec Caribbean Export, nous avons reçu beaucoup de soutien sur des questions qui nous aident à nous améliorer, à nous mettre à jour sur les aspects liés au commerce international et à la conformité avec les nouvelles réglementations et législations qui sortent constamment dans l’Union européenne », explique M. Fernández.

En octobre dernier, CONACADO a participé, avec Caribbean Export, au Salon du Chocolat Paris 2022, un espace qui a permis à l’ensemble de la chaîne de valeur d’établir de nouvelles relations et de renouer des contacts avec les clients avec lesquels elle travaillait déjà, tout en promouvant l’organisation et son offre sur le marché européen.

Une expérience similaire a eu lieu en février de cette année, lors de la participation à la foire internationale BIOFACH pour les produits biologiques en Allemagne.

Dans le cadre des actions de soutien à la chaîne de valeur binationale cacao/chocolat Haïti-RD menées avec les fonds du 11e programme cacao/chocolat Haïti-RD, la chaîne de valeur cacao/chocolat Haïti-RD est soutenue avec les fonds du 11e programme cacao/chocolat Haïti-RD. Le Fonds européen de développement (FED), dans le cadre du volet d’appui au commerce et au secteur privé du programme binational Haïti-République dominicaine, Caribbean Export, a soutenu les producteurs de CONACADO avec un projet d’équipement et de formation à la géolocalisation qui permet à l’Union européenne de suivre les exploitations de cacao par satellite afin de certifier que leur modèle de production n’affecte pas l’environnement.

« Grâce à la coopération opportune de Caribbean Export, nous pouvons affirmer que nous sommes l’une des rares organisations au monde à faire des pas importants pour se préparer aux changements imposés par les temps nouveaux », conclut le directeur commercial de CONACADO.

Selon Jaime Gómez, directeur technique de la CONACADO, le projet de géoréférencement fourni par Caribbean Export a touché 459 exploitations agricoles, représentant 38 500 tareas de terres géoréférencées, dans les provinces de Monseñor Nouel et Monte Plata. « À Bonao, le géoréférencement est terminé, ce qui concerne plus de 200 producteurs. À Monte Plata, certaines exploitations manquaient à l’appel. Cela nous a incités à poursuivre le géoréférencement des autres exploitations par nos propres moyens, jusqu’à ce que nous atteignions notre objectif de 100 %, ce qui correspond à la demande des clients de l’Union européenne », explique M. Gómez.

AYITIKA : DE LA RACINE A LA TABLETTE

Depuis 2017, AYITIKA développe un modèle original et compétitif de production de cacao, puis de chocolat. Cette promesse, née de l’ambition et de l’expertise conjuguées de l’agronome Jean-Chesnel Jean et soutenue par Caribbean Export, assure aujourd’hui l’avenir de 2000 familles rurales et une production de chocolat de qualité.

Jean-Chesnel est né aux Abricots, dans la Grande Anse, au sud d’Haïti. Agronome de formation, il s’est spécialisé en Economie et Sociologie à la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux. Fondamentalement intéressé par le développement durable, il a travaillé dans diverses filières agricoles et voyagé dans le plus gros bassin de cacao de qualité au monde, en Amérique Latine. Cela lui a permis d’apprécier le potentiel haïtien et de comprendre que le cacao pouvait constituer un projet durable et compétitif.

Haïti est capable !

En créole, « Ayiti ka » signifie « Haïti peut ». Haiti est capable… Et c’est ce qui va amener Jean-Chesnel à créer son entreprise, sur un modèle particulier. « Le cacao est un marché très compétitif. Pour se forger une place sur ce marché international, il fallait trouver une solution pérenne et crédible :  un modèle technique ».

Alors qu’historiquement en Haïti, le cacao est cultivé plutôt dans le Nord et la Grande Anse, AYITIKA a choisi de développer de nouveaux terroirs dans le Sud, le Sud-est et les Nippes étant donné leur potentiel agroécologique. L’entreprise a initié dès le départ une démarche technique en collaborant avec le CIRAD. Sur la base des critères d’arômes, de résistance aux maladies et de productivité, elle a pré-sélectionné 250 cacaoyers « élites » parmi les vestiges de plantations cacaoyères de ces terroirs. Après 2 ans d’observation, 98 de ceux-ci – les plus fiables– ont été clonés sous forme de greffage. Ils sont gardés dans des banques génétiques, comme patrimoine du pays, puis multipliés en pépinière pour diffusion aux familles rurales.  

Créer une nouvelle classe de cacaoculteurs

Une fois maîtrisée la matière première et sa génétique, il fallait créer un modèle performant et durable. Ayitika a collaboré avec le CATIE de Costa-Rica pour former une dizaine de jeunes dans la gestion technique et les systèmes d’agroforesterie à base de cacao.

« AYITIKA fait la promotion du jardin créole inventé par l’esclave haïtien », rappelle l’agronome. « Un lopin de terre où sont plantées diverses cultures pour assurer la sécurité alimentaire toute l’année. Avec le temps, ce modèle de production s’avère le plus résilient ».

La Fondation Connaissance et Liberté, FOKAL va soutenir le modèle par un projet d’appui au retour à la terre, permettant à une trentaine de jeunes de la zone de Camp-Perrin de compléter leurs revenus. Puis un programme d’agroforesterie de l’ONU-Environnement et d’autres acteurs s’y sont intéressés, achetant à la fois les services techniques de Ayitika et les intrants produits (plantules cacao de qualité, biofertilisants, biopesticides, plantules fruitières et forestières) pour appuyer les familles rurales.

Ayitika collabore aujourd’hui avec 2000 producteurs, exploitant 600 hectares de jardins cacaoyers. Au-delà de la dimension technique, Ayitika développe des innovations sociales et économiques pour assurer la pérennité du modèle. Producteurs et productrices partenaires sont regroupés au sein d’une association paysanne dénommée RASIN (racine en français). Ainsi, l’entreprise entretient un partenariat stratégique facilitant la co-construction des innovations, l’adoption de bonnes pratiques agricoles par les familles rurales, la traçabilité du cacao, le respect des standards de qualité et aussi la rémunération juste des fermiers.

De la racine… à la tablette

En 2021, avec les premières cabosses et le soutien de Caribbean Export, germe le projet de chocolaterie. Ayitika se tourne d’abord vers la Belgique pour obtenir la connaissance et l’expertise dans la fermentation et le traitement du cacao. « Sur le marché global, ceux qui font de l’argent ne sont pas les producteurs de matières premières, mais ceux qui peuvent produire de la valeur ajoutée » rappelle le concepteur de Ayitika. 

Grâce à l’aide de Caribbean Export, Ayitika peut ensuite développer sa nouvelle approche « De la racine à la tablette », « From root to bar ». L’agence finance un consultant pour établir un laboratoire de qualité et de transformation et assurer la formation du personnel technique de l’entreprise pour l’utiliser et le gérer. Premier du genre en Haïti, ce laboratoire va bénéficier à l’ensemble de la chaîne de valeur du cacao du pays. Le projet permet également de communiquer sur la qualité du cacao et d’apporter une valeur ajoutée plus directe aux producteurs.

2022, un tournant important pour Ayitika

En février 2022, Ayitika participe à l’échange de bonnes pratiques organisé par Caribbean Export avec les entreprises dominicaines. Cette mission axée sur la stratégie de promotion et de commercialisation du cacao dominicain, sur les techniques de production et de transformation et les mécanismes de gestion organisationnelle mis en œuvre par CONACADO, va également donner l’occasion à Ayitika de se rapprocher de Definite chocolate. La marque dominicaine accepte d’accueillir un stagiaire haïtien avec qui partager ses savoir-faire, notamment pour le respect des procédures et la préparation de profils arômatiques.

Forts de tous ces acquis, Aytika met au point quatre arômes et se lance. Dès novembre 2022, avec l’appui de Caribbean Export, la jeune chocolaterie participe au salon du chocolat de Paris. Ses tablettes fabriquées en Haïti – alors qu’en général Haïti est plutôt fournisseur de matières première pour des entreprises françaises– ont eu beaucoup de succès. « Il n’y a pas un chocolat d’Haïti, il y en a autant que de terroirs » explique Jean Chesnel.

Une « Médaille Gourmet Paris » pour Ayitika !

Cette expérience a permis à Ayitika de voir comment les gens réagissaient à ses produits et également de rentrer en contact avec des distributeurs en Europe. Elle a également participé au 3e concours de Chocolats fabriqués à l’origine, réalisé par l’Agence pour la Valorisation des Produits Agricoles (AVPA.ft ) et s’est vu décerner la  »Médaille Gourmet Paris ».

L’année 2022 s’est terminée par la participation de la jeune entreprise chocolatière à une formation du Programme de renforcement des capacités en vue du nouveau règlement biologique européen en coopération avec l’ITC pour les entreprises bénéficiaires du projet de chaîne de valeur binationale du cacao HT-DR. Cette formation, soutenue par Caribbean Export, s’est concentrée sur la sensibilisation à la nouvelle législation des exigences de l’UE qui invite à renforcer la standardisation des systèmes de production au niveau des jardins cacaoyers et de la commercialisation (traçabilité, emballage, transport) des produits de l’entreprise.

Autant de compétences et de connaissances qui se sont ajoutées aux premiers succès de la marque et qui permettent à Ayitika d’envisager 2023 avec confiance en mettant en avant un produit de qualité, traçable, prêt à exporter et surtout vraiment équitable et préservateur de biodiversité.

*CIRAD : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales)

Photo: Marc Lee Steed

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Crafting Connections : L’exposition « Symbiosis » célèbre l’art dominicain et haïtien

Au cours d’une assemblée bondée, Caribbean Export a inauguré la première exposition d’artisanat dominico-haïtien, « Symbiosis », en présence d’éminentes personnalités de divers domaines et de représentants de la délégation de l’Union européenne en République dominicaine et en Haïti.

L’exposition a été ouverte au public du 23 au25 juin 2023 à la Quinta Dominica, Ciudad Colonial, Santo Domingo, DR. La collection est organisée par Anny Abatte et présente le travail d’artisans qui ont créé une proposition incorporant des matières premières indigènes de l’île.

« Nous sommes en République dominicaine depuis plus de 26 ans, avec le soutien de l’Union européenne, pour développer des programmes d’appui au secteur privé dans l’ensemble des Caraïbes. Depuis 2012, nous mettons en œuvre la composante commerciale du secteur privé en Haïti et en République dominicaine. Caribbean Export est une ressource pour toutes les PME et toute personne souhaitant créer un potentiel d’exportation », a souligné Leo Naut, directeur exécutif adjoint de l’Agence de développement des exportations de la Caraïbe.

De plus, il a expliqué que « Symbiosis » est né dans le cadre de la mise en œuvre de la composante commerce et secteur privé du Programme de coopération binationale entre Haïti et la République dominicaine, financé par l’Union européenne dans le cadre du onzième Fonds européen de développement (FED).

Grâce aux chaînes de valeur qu’il crée, le secteur de l’artisanat implique actuellement un certain nombre d’entreprises bénéficiaires d’Haïti et de la République dominicaine, les aidant à développer des synergies qui permettent une co-promotion et une co-production potentielles. Il s’agit de promouvoir l’artisanat en tant que moteur de développement économique, dans le but d’exporter leur talent et leurs créations dans le monde entier.

Il est à noter que la sélection des artisans pour « Symbiosis » s’est faite par le biais d’un appel à candidatures en collaboration avec le Bureau de l’Autorité de Gestion des Fonds Européens et du Développement en Haïti (BONFED), le Ministère de l’Economie, de la Planification et du Développement (MEPYD), le Ministère de l’Industrie et du Commerce (MICM), et l’Ecole Nationale d’Art d’Haïti (ENARTS). Seize artisans dominicains et haïtiens ont été choisis pour participer à cette première édition.

Ce projet a également créé un espace de dialogue binational où les artisans des deux pays ont pu collaborer à la conception, s’informer sur les matériaux et les techniques utilisés par l’autre et échanger des bonnes pratiques. En outre, elle est projetée en tant que marque et collection, tout en lançant simultanément deux groupements d’artisans en République dominicaine et en Haïti, qui seront propriétaires de la marque, ce qui lui assurera une certaine durabilité.

Cette première collection comprendra un catalogue numérique et une plateforme de vente en ligne présentant toutes les pièces disponibles. Elle présentera également les artisans qui les ont créées, ainsi que leurs coordonnées, ce qui permettra aux personnes intéressées par l’acquisition d’une pièce de communiquer directement avec les artistes.

Du côté dominicain, l’ambre et le larimar dominent dans les créations, tandis que les pièces haïtiennes incorporent de la malachite, de la malachite bleue, du jaspe et de la brèche. Certaines pièces intègrent également des déchets de corne et d’os, ainsi que des fragments de noix de coco.

Anny Abatte, commissaire de l’exposition et créatrice de mode, a relevé ce défi en mettant en évidence l’unité, l’engagement et la créativité de deux nations marquées par leur histoire et en combinant habilement leurs objectifs.

« La République dominicaine et Haïti, unies par l’art, présentent une gamme de bijoux faits à la main, démontrant la coexistence non seulement de leurs créateurs, mais aussi de leurs pierres précieuses, métaux, techniques, entre autres. Cela favorise le développement, l’esprit d’entreprise et un impact économique qui se révèle dans la chaîne de valeur, stimulant ainsi l’art caribéen. Cette proposition met l’accent sur la durabilité et une approche respectueuse de l’environnement », a-t-elle déclaré.

Rencontrer les artisans

« Symbiosis » présente les exposants suivants :

Tipik Creations, née en Haïti, conçoit des accessoires de mode et des articles pour la maison sous sa propre marque, Olga-Nora Lerebours. Inspirés par la nature et caractérisés par des formes et des structures complexes, ils embrassent la durabilité et représentent l’essence de la culture et de l’identité haïtiennes à travers des designs épurés avec des éléments abstraits qui reflètent l’héritage africain et taïno dans chaque pièce fabriquée à la main avec fluidité, équilibre et élégance.

Emmanuel Saincilus, né à Petite Rivière de l’Artibonite, est un artiste qui a dépassé les frontières de l’insularité en participant à plusieurs expositions importantes dans son pays et à l’étranger, notamment aux États-Unis et au Brésil. Ses créations sont d’une grande délicatesse et d’une grande perfection, racontant la diversité de la culture caribéenne à travers la sélection fine des matériaux et les lignes subtiles du design.

Michel Chataigne, l’un des stylistes haïtiens les plus connus, attire depuis 33 ans les femmes les plus exigeantes dans son salon de beauté. Il a lancé sa propre marque de produits de beauté, son école de cosmétologie (Institute Michel Hair Design – 1998), une agence de mannequins (Fashion & Design – 1999) et une ligne de vêtements, de sacs à main, de chaussures/sandales et d’accessoires. L’héritage culturel haïtien et l’influence africaine sont présents dans ses pièces, qui combinent des techniques artisanales haïtiennes ancestrales avec des éléments d’avant-garde et une symétrie dans le design.

Garibaldi Baptiste, né à Pétion-Ville, est passionné par la culture haïtienne et le vodou. Ses pièces montrent que sa source d’inspiration provient d’un mélange d’art africain et d’éléments de l’héritage taïno. La fusion des cultures est perceptible dans le choix des matériaux et la signification symbolique des éléments du design artisanal, contrastant avec des lignes simples, élégantes et épurées qui cherchent à reconstituer l’essence de l’héritage culturel des Caraïbes insulaires.

Fabulous Living, une entreprise haïtienne spécialisée dans la conception de meubles et d’accessoires pour la maison faits à la main, offre une combinaison unique de compétences en matière de design d’intérieur, de conception de produits, de développement international et de gestion d’entreprise. Elle est fière de s’associer à des artisans locaux pour assurer la survie des techniques traditionnelles haïtiennes, partager les connaissances et préserver l’héritage culturel d’Haïti.

Régine Tesserot Fabius, collection « Patrimoine ». La simplicité de l’élégance se manifeste par l’utilisation de matériaux inhérents à la tradition artisanale haïtienne, combinés à des éléments modernes et classiques qui apportent beauté et chaleur.

Ariel Fabius et la collection « Dancing Taino ». Cette collection transmet la joie et la vision magique de l’essence de l’art taïno dans chaque pièce, combinée à l’or et au larimar, évoquant la majesté d’un héritage qui est une partie essentielle de la culture de l’île.

Daphnée K Floréal, une créatrice haïtienne qui a découvert sa passion pour le design dès son plus jeune âge, inspirée par les couleurs vibrantes de sa culture et le relief montagneux unique de sa région. En 2006, elle crée sa ligne de bijoux artisanaux, Bijou Lakay. Les pièces sont fabriquées par des communautés d’artisans en Haïti selon des techniques ancestrales.

Jenny Polanco, une légende du design qui évoque et exalte la beauté culturelle et charismatique de l’île à travers sa proposition, devenant une référence dans l’industrie artisanale latino-américaine. Sa source intemporelle est la culture dominicaine, et son esthétique particulière est représentée par la combinaison de matériaux, réalisant des designs uniques qui capturent l’essence de l’héritage culturel dominicain transmis de génération en génération à travers les liens de la coexistence artisanale.

Giselle Mancebo, une créatrice dominicaine de bijoux faits à la main, caractérisée par l’utilisation de techniques classiques avec une touche de style baroque. Dans ses pièces, elle fait preuve d’une grande maîtrise et d’un grand équilibre dans le choix des éléments à utiliser. Son objectif est de créer des bijoux qui ont une identité, de recréer des expériences mémorables et de mettre en valeur son empreinte de luxe contemporain.

Fátima Polanco. Elle a ouvert sa première boutique physique en 2010, en se concentrant sur la création de bijoux faits à la main avec des designs exclusifs présentant une grande variété de styles, de techniques et de matériaux. Ils évoquent notre histoire pleine de nuances colorées, combinant des pierres indigènes avec un style caractérisé par l’élégance de la propreté en contraste avec un design avant-gardiste et jeune.

Cristina Núñez. Cet artiste dominicain a plus de 20 ans d’expérience dans le travail artisanal. Dans ses créations, les matériaux endémiques de la République dominicaine s’associent souvent de manière audacieuse, donnant vie aux aspects ethniques et indigènes de ses créations. L’héritage culturel dominicain, empreint de folklore et d’exubérance, est mis en valeur, soulignant la liberté de création et l’essence de la tradition.

Bárbara Taveras. Ses créations trouvent leur inspiration dans la mer et dans son imagination féminine, où l’extravagant et l’audacieux fusionnent avec les matériaux indigènes de l’île, mettant en valeur la beauté de la femme caribéenne. L’univers de la féminité est fortement présent, et elle parvient à combiner une technique propre, des pierres indigènes et des éléments dans le but d’élever la beauté de la femme caribéenne.

Gimarie Grullón/ Tiaggi. Avec un style minimaliste, ce créateur de bijoux émergent se concentre sur la combinaison de matériaux indigènes avec une touche de modernité et de fraîcheur sur la scène du design local, visant à exalter l’héritage artisanal dominicain à travers la création d’un style de bijoux distinct représentant le pays.

Gisela María Lozada/ (magasin SHELAIA). Sa passion pour le design s’est développée jusqu’à ce qu’elle la matérialise à travers sa marque, SHELAIA STORE. Elle travaille à la conception de pièces artisanales en utilisant des matériaux indigènes dominicains, et ses pièces incarnent un style contemporain avec une touche de féminité luxuriante.

Jorge Caridad, un artisan animé par sa vocation, marque un avant et un après dans l’histoire du développement de notre industrie artisanale. Il est le fondateur des musées de l’ambre et du larimar et un pionnier de l’internationalisation de l’orfèvrerie dominicaine. En tant que colonne vertébrale de « Symbiosis », son expérience et sa persévérance deviennent un élément fondamental de l’interprétation des propositions des artisans dominicains et haïtiens dans ce projet ambitieux qui cherche à fusionner le talent des îles et à mettre en valeur les matières premières nobles partagées par Haïti et la République dominicaine.

Feeling Good – Des produits caribéens qui vous aident à donner la priorité à la santé et au bien-être

Hippocrate, médecin de la Grèce antique, a dit un jour : « Que l’aliment soit ton médicament et que le médicament soit ton aliment ». Cette philosophie continue de résonner aujourd’hui, façonnant les tendances et les styles de vie actuels. Les gens considèrent désormais leurs choix alimentaires comme un moyen de promouvoir la santé, le bien-être et la gestion préventive de la santé. Des tisanes, teintures, poudres et suppléments à la méditation, en passant par la désintoxication numérique et le yoga, les individus recherchent des approches holistiques pour se sentir au mieux de leur forme. La recherche indique que « l’augmentation de la consommation consciencieuse peut avoir un impact considérable sur l’avenir de la nutrition, de la santé et du bien-être ».[1]

Les Caraïbes, avec leur riche base de pratiques folkloriques [2].[2] et les connaissances traditionnelles concernant l’utilisation des plantes médicinales[3]de nouveaux produits apparaissent, qui associent les secrets traditionnels du bien-être aux connaissances modernes. Ces produits répondent aux besoins des consommateurs du monde entier en matière de produits de qualité, d’aliments d’origine végétale, de nutraceutiques, d’aliments fonctionnels et de produits alimentaires naturels qui favorisent la santé et le bien-être.

Lors du célèbre salon de l’industrie alimentaire, Agroalimentaria 2023, les marques et produits caribéens les plus exportés seront présentés, offrant une myriade d’avantages pour les personnes à la recherche d’une santé et d’un bien-être optimaux.

La société bahaméenne Native Organic’s LLC fabrique une gamme de gélules de compléments alimentaires à base de plantes 100 % naturelles, pures et puissantes. Leurs gélules végétaliennes, fabriquées à partir de plantes telles que le corossol, la papaye, le cérisier, le moringa et la mousse de mer, favorisent le bien-être général, tout comme d’autres gélules pour le nettoyage du côlon, la désintoxication et la perte de poids.

La gamme de suppléments et de gélules de Native Organic contient des composés bioactifs, des enzymes et des alcaloïdes qui peuvent offrir des avantages fonctionnels. Les vitamines et minéraux tels que les vitamines B3 et B6, le fer et le potassium présents dans le gingembre et le curcuma contiennent plus de 300 composants naturels, dont le bêta-carotène, l’acide ascorbique (vitamine C), le calcium, les flavonoïdes, les fibres, le fer, la niacine, le potassium, le zinc et d’autres nutriments. Les gélules de gingembre et de curcuma contiennent des plantes qui ont été utilisées pour traiter des affections allant des migraines aux inflammations chroniques et à la fatigue.

Le melon amer est traditionnellement utilisé pour réduire la constipation, renforcer les fonctions immunitaires, stabiliser les fonctions naturelles de l’organisme et traiter les rhumes et les grippes. Les gélules végétaliennes Cerasee permettent aux consommateurs de profiter des bienfaits du melon amer d’une manière plus agréable au goût.

D’autres gélules de Native Organic’s peuvent contribuer à l’élimination des toxines (Organic Colon Cleanse Detox Capsules), à l’amélioration de la santé digestive (Papaya vegan capsules), à l’augmentation de l’énergie et à l’amélioration de l’endurance (Organic Sea Moss Capsules), entre autres avantages. Native Organic’s aide les consommateurs à profiter de la puissance des compléments naturels pour soutenir leur santé et leur bien-être.

La société Caribbean Agro Producers Corp de la Dominique se consacre à la production d’une large gamme de produits bénéfiques pour la santé, notamment des gélules, des tisanes, des teintures, des poudres, des épices et du sirop de gingembre raffiné. La marque « Give » de Chiacell Biological se consacre à la recherche et au développement de tisanes saines et naturelles. La gamme de thés comprend des mélanges de thés de qualité supérieure et de tisanes qui reflètent une « apothicairerie ethnobotanique » traditionnelle des Caraïbes. Chaque produit à base de thé porte un titre qui met en évidence ses avantages spécifiques. De Diabetea, à base d’aiguille espagnole et de neem (Bidens Pilosa et Azadirachta Indica) à Vigor, à base de bois bandé (Richeria Grandis, utilisé traditionnellement comme aphrodisiaque), leurs thés couvrent un large éventail de problèmes de santé. Parmi les autres plantes populaires présentes dans leurs produits, citons le Moringa et le Soursop dans Revivify, la verveine et la goyave dans Nerves & Veins et le Noni et le gingembre dans Digestive Health. Les autres produits proposés sont Cleanse, Corossol, Weight Loss, Circulation, Breathe Easy, Joint Health et Immunity.

En exploitant la puissance des ingrédients naturels, Caribbean Agro Producers Corp propose des produits qui peuvent contribuer au bien-être des personnes à la recherche d’une approche holistique de la santé.

Avec plus de quarante types de thés différents et 60 % de ses produits exportés, Jamaican Teas est le plus grand producteur de thés des Caraïbes. Il s’agit de la société primée qui fabrique la marque Caribbean Dreams, qui connaît une croissance rapide. La gamme de thés de Caribbean Dreams se compose de trois grandes lignes de produits : Infusions de thé sélectionnées, thés bien-être et thés aromatisés.

Select Tea Infusions propose des produits de première qualité qui sont mélangés de manière experte en pensant au consommateur. Des ingrédients tels que la citronnelle, le cynorrhodon, les feuilles d’oranger et d’autres plantes entrent dans la composition de divers mélanges. Les ingrédients sont soigneusement sélectionnés pour évoquer des sentiments de chaleur et de confort, tout en conciliant les besoins des consommateurs en matière d’unicité, de bien-être, de saveurs délectables et d’épanouissement.

Les thés bien-être visent à favoriser un mode de vie sain en introduisant une variété d’herbes et d’épices qui présentent de nombreux avantages pour la santé, tandis que les thés aromatisés proposent une grande variété de tisanes savoureuses à base d’herbes et d’épices populaires qui non seulement ont bon goût, mais qui sont également bonnes pour la santé.

Outre les thés noirs, verts et les tisanes, Jamaican Teas propose également des assaisonnements, du thé en vrac, du thé instantané ainsi qu’une gamme de pâtes et d’autres produits d’épicerie.

RHS Marketing, une entreprise primée de Trinidad, est fière de fabriquer des produits qui ont leurs racines dans les Caraïbes et leur diversité culturelle. Leur gamme de produits comprend l’une des nouvelles tendances les plus en vogue en matière de bien-être, traditionnellement connue et utilisée en Irlande et dans les Caraïbes : la mousse de mer. Popularisée pour ses bienfaits sur la santé et la beauté, la mousse de mer d’Irlande (Chondrus Crispus) est une espèce d’algue rouge qui a attiré les éloges des amateurs de santé et des célébrités grand public avec #seamoss apparaissant dans plus de 1,2 million de posts Instagram. Pour répondre à la demande de produits à base de mousse de mer, RHS Marketing propose des boissons à base de mousse de mer (concentrées) et de la mousse de mer irlandaise séchée. Outre les produits à base de mousse de mer, ils proposent également une gamme de sauces, d’assaisonnements, d’épices, de condiments, de gelées, de cordials de fruits et d’essences.

La fusion des pratiques traditionnelles des Caraïbes et des connaissances modernes en matière de nutrition et de bien-être a donné naissance à une gamme de produits de la région qui aident les consommateurs à donner la priorité à la santé et au bien-être.


[1] https://store.mintel.com/report/the-future-of-nutrition-health-and-wellness-market-report

[2] « The Use of Medicinal Herbs in Barbados (L’utilisation des herbes médicinales à la Barbade). Medicinal Plants of Barbados for the Treatment of Communicable and Non-Communicable Diseases, Univ. of the West Indies Press, Kingston, 2015, p. 5.

[3] Vujicic, T; Cohall, D. “Knowledge, Attitudes and Practices on the Use of Botanical Medicines in a Rural Caribbean Territory.” Frontiers in Pharmacology, pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34776949/. Consulté le 15 mai 2023.

Des organisations haïtiennes et dominicaines de soutien aux entreprises unissent leurs forces en Argentine pour apprendre les meilleures pratiques sur la manière de stimuler l’efficacité institutionnelle des MPME

Un groupe d’organisations de soutien aux entreprises haïtiennes et dominicaines, dirigé par la Chambre du commerce et d’industrie d’Haïti et la Federación Dominicana de Cámaras de Comercio-FEDOCAMARAS (Fédération dominicaine des chambres de commerce), a renforcé les liens de collaboration en participant conjointement à une mission sur les meilleures pratiques à Buenos Aires, en Argentine. Cette mission a été coordonnée par Caribbean Export dans le cadre de son Plan de Travail pour le Dialogue avec le Secteur Privé découlant de la mise en œuvre de la Composante Commerce et Secteur Privé du Programme de Coopération Binationale Haïti-République Dominicaine, financé par l’Union Européenne dans le cadre du 11ème Fonds Européen de Développement (FED).

La délégation était composée de Chambre du Commerce et d’Industrie d’Haïti-CCIH (Chamber of Commerce and Industry of Haiti), Association des Industries d’Haïti-ADIH (Association des Industries d’Haïti), la Chambre de Commerce Américaine en Haïti-AmCham Haïti et la Chambre de Commerce Américaine en Haïti. Chambre de Conciliation et d’Arbitrage d’Haïti-CCAH (Chambre de conciliation et d’arbitrage d’Haïti), Federación Dominicana de Cámaras de Comercio-FEDOCAMARAS (Fédération dominicaine des chambres de commerce), Cámara de Comercio y Producción de Santo Domingo-CCPSD (Chambre de commerce et de production de Saint-Domingue), Asociación Dominicana de Exportadores-ADOEXPO (Association des exportateurs dominicains) et la Centre de résolution alternative des controverses de la République dominicaine-CRC (Centre de la République dominicaine pour la résolution alternative des conflits).

L’Argentine soutient depuis longtemps l’exportation de son industrie des services à l’échelle mondiale, notamment dans le secteur de l’innovation et de la technologie. C’est ainsi que l’Argentine compte onze (11) entreprises considérées comme des licornes (évaluées à plus d’un milliard de dollars américains). En outre, l’Argentine a dû relever des défis majeurs dans le domaine politique et social qui ont grandement affecté le développement du secteur privé et le commerce en général. Dans ce contexte, Caribbean Export a organisé cette mission pour permettre aux BSO haïtiennes et dominicaines de discuter des cadres opérationnels et politiques mis en place pour soutenir le secteur privé argentin, ainsi que des défis rencontrés et des meilleures pratiques qui ont fonctionné.

Au cours de la mission, la délégation a pu échanger des bonnes pratiques avec la Cámara Argentina de Comercio y Servicios-CAC (Chambre de commerce et de services d’Argentine), qui était l’hôte principal de cette mission, ainsi qu’avec d’autres institutions d’appui au secteur privé. Ces échanges ont permis aux OSE participants de s’informer sur les services fournis par leurs homologues en Argentine et d’améliorer leur capacité technique à soutenir le développement des entreprises du pays avec les outils appropriés pour améliorer leur gestion. En outre, la délégation a pu s’entretenir avec les représentants de l’Union européenne. Cámara Argentina de Comercio Electrónico-CACE (Chambre de commerce numérique d’Argentine), permettant l’acquisition de connaissances sur le programme de commerce électronique (expérience et formation) mis en œuvre par après la pandémie de COVID-19, dans le but d’accroître la compétitivité du secteur privé de l’exportation.

Grâce à cette activité, les chambres de commerce participantes seront en mesure d’accroître la quantité et la qualité des services offerts à leurs membres et d’améliorer leur viabilité à long terme, tout en renforçant leurs liens collectifs de coopération interinstitutionnelle de part et d’autre de la frontière et l’ensemble du secteur privé binational.

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